Les discriminations raciales : un frein invisible mais bien réel
Sur le marché de l’emploi en Belgique, les jeunes issus de l’immigration sont confrontés à plusieurs difficultés, dont une majeure: les discriminations.
Parmi les 7 800 jeunes accompagnés par DUO for a JOB depuis la création du programme, un jeune sur dix déclare avoir été victime de discrimination à l’embauche. Mais ce chiffre est loin de refléter la réalité complète. Le racisme structurel reste souvent invisible ou difficile à identifier pour les personnes concernées, rendant la lutte contre cette injustice d’autant plus complexe.
Les chiffres confirment pourtant cette inégalité persistante.
- Une personne née en Belgique a 18 % de chances en plus d’être embauchée qu’une personne née à l’étranger.
- En 2024, Unia - le Centre interfédéral pour l’égalité des chances et la promotion de la diversité - a reçu 643 signalements de discrimination raciale, dont 30 % concernaient l’accès à l’emploi.
- L’écart de taux d’emploi entre les personnes nées en Belgique et celles nées à l’étranger reste l’un des plus élevés d’Europe.
Au-delà des discriminations directes, d’autres obstacles se dressent sur le chemin de l’emploi pour les jeunes issus de l’immigration : la maîtrise des langues, la reconnaissance des diplômes, le manque de réseau professionnel ou encore la méconnaissance des codes du marché du travail. Ces freins, souvent invisibles, contribuent à entretenir des inégalités systémiques et à limiter l’accès à un emploi stable et épanouissant.
Le mentorat : un moteur pour faire tomber les barrières
Face à ces inégalités, le mentorat offre une solution concrète et humaine. DUO for a JOB met en contact des jeunes chercheurs d’emploi issus de l’immigration avec des mentors bénévoles expérimentés de plus de 50 ans, issus du même secteur professionnel. Ce modèle d’accompagnement personnalisé repose sur une conviction simple : le partage d’expérience, le soutien moral et l’accès à un réseau professionnel peuvent profondément transformer le parcours d’un jeune en recherche d’emploi.
L’impact est mesurable. Les jeunes accompagnés par DUO for a JOB ont deux fois plus de chances de trouver un emploi, un stage ou une formation dans l’année qui suit leur mentorat. Cet accompagnement leur permet non seulement de mieux comprendre le marché du travail, mais aussi de renforcer leur confiance en eux et d’accéder à des opportunités souvent hors de portée sans un réseau solide.
Le mentorat agit également sur les représentations. En créant une relation directe entre des personnes de milieux différents, il permet de déconstruire les stéréotypes et de renforcer le tissu social. Le contact humain devient alors un vecteur puissant de changement, à la fois individuel et collectif.
Briser les préjugés : le témoignage d’Aminatta
“J’avais l’impression d’envoyer des dizaines de CV dans le vide. On me disait que j’avais un bon profil, mais je ne recevais jamais de réponse.”
Aminatta, 24 ans, a rejoint DUO for a JOB après des mois de recherches infructueuses. “J’avais l’impression d’envoyer des dizaines de CV dans le vide. On me disait que j’avais un bon profil, mais je ne recevais jamais de réponse.” Cette expérience, partagée par de nombreux jeunes issus de l’immigration, illustre le sentiment d’impuissance face à un système qui semble fonctionner à deux vitesses.
Grâce à son mentor, Aminatta a appris à mieux valoriser ses compétences, à adapter son CV aux attentes des recruteurs belges et, surtout, elle a pu bénéficier du réseau professionnel de son mentor. Résultat : un stage de trois mois dans une entreprise qui a débouché sur un emploi stable. “Ce que mon mentor m’a apporté, c’est plus qu’un conseil. Il m’a donné confiance et m’a ouvert des portes.”
Ce type de parcours montre que le problème ne réside pas dans le manque de compétences ou de motivation des jeunes issus de l’immigration, mais dans les barrières structurelles qui limitent leur accès à l’emploi. Briser ce plafond de verre demande une action collective et une prise de conscience à tous les niveaux de la société.
DUO for a JOB : une solution qui fonctionne
Favoriser l’inclusion n’est pas seulement une question de justice sociale, c’est aussi un levier économique majeur. Une politique d’emploi plus inclusive permettrait de réduire le chômage, de renforcer la sécurité sociale et de stimuler la croissance. Les talents sont là, mais ils sont trop souvent sous-exploités en raison de mécanismes d’exclusion profondément ancrés dans notre société.
Permettre à toutes et tous d’accéder à un emploi stable et valorisant, c’est renforcer le tissu social et dynamiser l’économie. Valoriser l’expérience des personnes de plus de 50 ans et leur permettre d’être volontaire/bénévole dans un projet plein de sens, c’est créer une société plus apaisée.
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